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Promouvoir les partenariats public-privé pour soutenir les start-up de transport dans la région du Grand Caire

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Oct 03, 2016 / 0 Comments
 

Les transports ont un impact direct sur l’économie, l’environnement et la mobilité des citoyens. D’un côté, la qualité de l’air se détériore et les émissions des véhicules créent beaucoup de pollution du fait de la consommation croissante de carburant. De l’autre, le grand nombre de personnes qui travaillent loin de chez elles a un impact direct sur la circulation.

 

Les piètres performances des transports publics ont radicalement modifié les modes de déplacement dans la région du Grand Caire. Les voitures particulières sont ainsi devenues le mode de transport privilégié d’une large frange de la population cairote. De plus, les usagers des transports en commun tendent à privilégier de plus en plus les services informels et privés (taxi, microbus, minibus et cyclo-pousse à trois roues) au détriment des services publics officiels (métro, bus, minibus et train). Ces évolutions ont un impact majeur sur les transports urbains puisqu’elles comblent les lacunes des services publics officiels en termes d’accessibilité, de vitesse et de flexibilité des itinéraires.

 

Du fait des difficultés auxquelles le gouvernement est confronté pour répondre aux besoins des citoyens en matière de transport et de mobilité, les solutions sont complexes à trouver et nécessairement peu conventionnelles. C’est la raison pour laquelle l’innovation et les initiatives portées par les citoyens sont fortement encouragées. Il y a quelques années, des initiatives privées innovantes ont donné naissance à diverses solutions aux problèmes de transport dans la région du Grand Caire, notamment des applications mobiles de crowdsourcing et des plateformes de covoiturage personnalisées, avec pour objectif de réduire le taux de possession et d’utilisation des automobiles, en complément d’autres services de transports en commun offrant des itinéraires flexibles pour faciliter les trajets pendulaires.

 

Même si l’émergence de ces start-up et les solutions que celles-ci apportent peuvent contribuer à résoudre les problèmes du secteur des transports et fournir une aide précieuse à l’ensemble de la communauté si elles réussissent, certaines d’entre elles ont une durée de vie relativement courte pour diverses raisons internes et externes (voir ci-dessous), leur disparition intervenant à n’importe quel stade de leur cycle de vie. On a pu observer qu’il n’y a pas de solution universelle : les jeunes pousses qui survivent sont celles qui parviennent le mieux à s’adapter au changement, à faire face aux transformations et à continuer à offrir ce que les gens veulent. Persévérance et agilité sont des qualités indispensables à la réussite de n’importe quelle start-up. Mais, sachant que ces entreprises apportent des solutions concrètes aux graves problèmes du secteur, leur pérennité est un véritable enjeu. Comment y parvenir ?

 

Un certain nombre d’études ont abouti aux recommandations suivantes pour augmenter les chances de survie des start-up de transport :

  • Comme leur objectif est de résoudre des problèmes qui affectent une vaste communauté de personnes, elles doivent disposer d’une stratégie claire concernant la manière dont elles entendent se développer et toucher une plus grande part du marché, pour attirer l’attention sur elles et pérenniser leur activité.
  • Dans le secteur des transports, un service destiné aux particuliers (B2C) nécessite beaucoup de financements, car il doit développer rapidement sa place sur le marché. Il ne générera des revenus qu’une fois que de nombreux véhicules auront été mis en service et qu’un nombre important de clients l’auront adopté.
  • Tout moyen de transport doit être géré de manière à protéger le passager des tracas de la route aussi bien que des problèmes avec les conducteurs. Le développement d'un système de contrôle et d’évaluation sera bien utile dans cette optique.
  • En réalité, proposer un service de transport aux particuliers exige avant tout le développement d’un système informatique efficace. Dans le contexte actuel, investir dans une plateforme informatique robuste fera la différence entre un prestataire et un autre.
  • Comme de nombreux organismes publics examinent attentivement le retour qu’ils peuvent attendre du soutien qu’ils apportent, les start-up de transport doivent offrir des services qui correspondent bien aux besoins du ministère des Transports. En fonction du champ d’application de son service et du degré auquel celui-ci répond aux besoins du ministère, la start-up bénéficiera d’un appui ou pas des pouvoirs publics.
  • Les start-up de transport qui proposent un service quasi identique doivent coordonner leurs efforts pour couvrir une zone aussi étendue que possible et attirer un maximum d’usagers. Elles doivent ainsi se déployer à grande échelle pour faire une réelle différence et obtenir le soutien dont elles ont besoin.

 

Même dans le contexte du développement de partenariats public-privé (PPP), le secteur public conserve un rôle essentiel pour développer et améliorer les services à la population. Les acteurs du secteur public ont cru en l’innovation et en l’entrepreneuriat, et se sont aperçus que ces deux composantes ont des retombées majeures sur la croissance économique. C’est ce qui a poussé plusieurs organismes publics à lancer, il y a quelques années, des pépinières de start-up et de PME pour aider celles-ci à développer leur activité de manière professionnelle. Toutefois, ces organismes ne bénéficient pas d’un marketing adéquat et leurs capacités ne sont pas pleinement utilisées.

 

En ce qui concerne les services de transport, l’État doit encourager les citoyens à abandonner leurs voitures personnelles (avec des incitations appropriées) et à utiliser les transports publics afin de réduire les embouteillages. Dans cet objectif, certaines priorités doivent être fixées, notamment développer des infrastructures de qualité, gérer le trafic efficacement et bien penser le stationnement. Parallèlement, les pouvoirs publics doivent encourager et appuyer les entreprises du secteur privé qui apportent des solutions et fournissent des services susceptibles de réduire les embouteillages, comme le covoiturage (autopartage, bus collectifs, VTC, etc.).

 

Enfin, la meilleure manière de résoudre un problème est toujours de s’attaquer à ses racines. Cela nécessite une coopération entre différents secteurs : secteur privé, secteur public et société civile ont leur rôle à jouer dans le développement du pays. Résoudre les problèmes de transport est un objectif stratégique, qui ne sera atteint que si toutes les composantes de la société collaborent efficacement. 

Passant Fakhr El-Din, MPA

Passant Fakhr El-Din est responsable des affaires académiques à l’Université américaine du Caire (AUC). Elle est titulaire d’un master en administration publique de l’École des affaires internationales et des politiques publiques de l’AUC, ainsi que d’une licence en administration des entreprises de l’Université Ain Shams (Faculté de commerce, section anglophone). Ses recherches portent sur les start-up et les entrepreneurs égyptiens, et elle s’efforce de mettre en avant le rôle essentiel du secteur public dans le domaine de l’entrepreneuriat et de promouvoir les partenariats public-privé.

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